sexta-feira, 2 de novembro de 2012

L'amour


et j'avoue que la raison reste confondue en présence du prodige même de l'amour, l'étrange obsession qui fait que cette même chair dont nous nous soucions si peu quand elle compose notre propre corps, nous inquiétant seulement de la laver, de la nourrir, et s'il se peut, de l'empêcher de souffrir, puisse nous inspirer une telle passion de caresses simplement parce qu'elle est animée par une individualité autre que la nôtre, et parce qu'elle présente, plus ou moins, certains linéaments de beauté, sur lesquels d'ailleurs les meilleurs juges ne s'accordent pas.
Marguerite Yourcenar

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